Juste à côté
Je vis juste à côté de Paris
La d’où je viens c’est un peu qui je suis
Un banlieue parisien
Blanc et gris.
Du plateau de Gravelle on voit toute ma région
Ses tours ses ponts et ses pavillons
Ses deux grandes cheminées qui en fumant
Plongent Ivry dans un brouillard blanc.
La nuit les rues deviennent toutes oranges
La ville se vide et c’est vrai que c’est étrange
Une ville toute éclairée
Et sans personne avec qui communiquer.
Mais quelque fois dans le RER A
Une fille pose ses fesses juste en face de moi
Et en la regardant s’endormir
Je me demande si elle voudrais ou pas
Parce que si jamais elle me regardait
Il se pourrait que je revienne pille la semaine d’après
Même jour même heure
Juste au même moment
En espérant qu’elle ait le même emploie de temps.
Terre à terre, ville contre ville
Paumé dans une sphère au milieu de centaines
D’aberrations
Tout cela conditionne ma résignation.
Je vis juste à côté de Paris
La ou des millionnaires
Sous de grands parapluies verts
Prennent le monopole du savoir et des affaires
Et ou tout es permis
Juste pour peu que tu puisses y mettre le prix.
La ou des encarts publicitaires
Prennent le monopole
Du bon goût et ce qui doit plaire
Et où on interdit que les murs se couvrent
De graffitis
Alors ou se trouve la réalité la dedans
Elle a du se faire racheter pas un groupe
Euro-texan
Bien sur qu’on peu racheter la réalité
Quand on possède les bonnes parts de marché.
Ou se trouve l’imaginaire la dedans
Quand de jour en jour de plus en plus de gens
Comprennent très bien l’utilité d’un homme d’affaires
Mais se demande artiste à quoi ça sert.
Terre à terre, ville contre ville
Paumé dans une sphère au milieu de centaines
D’aberrations
Tout cela conditionne ma résignation.
Un sac de ciment sec posé sur un morceau de trottoir
Attend patiemment qu’un ouvrier lui apporte à boire
Et le dépose savamment entre les briques des bâtiments
Pour mieux colmater nos réalités
Celle des riches avec des riches
Dans des quartiers vidés
Et puis des pauvres sur des pauvres
Dans des quartiers bondés
Moi d’abord moi d’abord
Quand il y en a plus y en a encore
Tellement d’efforts pour si peu de réconfort
Tellement d’effort pour si peu d’essor.
Des différences à faire pâlir toute en famille sénégalaise
Expulsés un beau matin
Allez hop du balai, des berlines qui tournent
En cherchant une place,
Chérie met ta zibeline ça fait plus classe.
Des dizaines de maux, de tête des centaines d’allergies
Une bonne dose de solitude et de bruits
Bienvenu l’ami dans la citée d’aujourd’hui.
T’as même pas idées de ce a quoi tu t’habitueras
T’as même pas idée à quel point tout ça te changera
Ici les pierres s’entasse à la même place
Et tout le monde répète :
« Qu’est ce que vous voulez que j’y fasse » (4 fois)
Terre à terre, ville contre ville
Paumé dans une sphère au milieu de centaines
D’aberrations
Tout cela conditionne ma résignation.
Batlik (Juste à côté 2006 « à brûle pour point »)
Batlik: guitare/ chant
J.M Pelatan: basse/ cornet/ ms 20