Amad
Dans une ville de quelques habitants
Derrière un boulevard trop bruyant
J’ai quitté ma grande entreprise
Le temps que mes soucis réduisent
Pour pouvoir enfin partager
Les bruits du bistrot d’à côté
Il avait la bouche écorchée
Et la posture de l’éméché
Apres une minute de silence
Comme il avait deux verres d’avance,
On c’est retrouvé nez contre nez
Et j’écoutais ses vieux péchés.
Il se souvient vaguement d’après l’accident
Quand on l’a remmené,
Qu’il à du raconter la voiture volée
Et l’alcool dans le sang.
Il a dit : « forcement pour ce que j’ai fait,
Faut que je sois puni. »
Il a 29 ans et 8 mois sans sursis.
Mais voilà la France est faite comme ça,
Ca fait plus de 2 ans
Qu’on lui a promis un bel enfermement,
Il attend.
Et le pire là dedans, c’est que parfois,
Il se met à penser
Qu’ils l’ont oublié.
Dans une pièce d’un appartement
Je vois Paris vivre autrement,
J’ai ma normalité qui baisse,
D’un cran, jusqu’à celui des gens,
Mon tempérament ne veut plus,
Ne plus parler aux inconnus.
J’ai peur de te voir devenir aussi grise.
Que la vue de Paris
De derrière cette église de briques rouges,
Qui résume la ville en deux couleurs
Et deux type d’excès.
Le rouge qui crie ou le gris qui se tait.
J’écoute la reine du soir
Ou bien le caïd du trottoir
Gueuler sur le type rangé
Et le type rangé fait le type rangé
En rangeant sa langue
Dans son histoire.
Les capitales
Changent les gens qui s’y installent,
J’ai peur de la couleur que tu prendras
Une fois là…
La pendule avait rendu l’âme.
Je me suis tourné vers une jeune femme
Et je lui ai demandé calmement,
Elle ma répondu « ça dépend
10 heures au-dessus de ce vieux comptoir
Pas plus de 9 heures en Cote d’Ivoire ».
C’est que son mari est un africain,
D’un noir d’ébène qu’on remarque si bien,
Pour une histoire de vieux papiers
De zones d’attentes en long courriers,
Voilà sa femme assise ici,
A me raconter sa nouvelle vie.
Elle dit : « Y faut pas croire à me voir comme ça
Que je désespère.
Je suis mon propre état, mes propres droits
Et je légifère.
Je vole des juges, des magistrats
Pas pour leurs billets,
Pour leurs papiers d’identité.
Je découpe ça en 1000 morceaux,
C’est tellement plus beau.
J’envoie ces confettis à mon mari,
Il les entoure de cuir.
Ça fait de beaux souvenirs
Pour les touriste
Qui retournent à Paris
Avec des papiers français,
Dans leurs gris-gris ».
Dans une pièce d’un appartement,
Je me rapproche un peu plus des gens,
J’espère devenir un type banal,
Du type qui ceux qui ne se donne pas de mal
Pour attiré l’œil du voisin
A coup de bobards ou de baratin.
J’ai peur de te voir devenir aussi grise.
Que la vue de Paris
De derrière cette église de briques rouges,
Qui résume la ville en deux couleurs
Et deux type d’excès.
Le rouge qui crie ou le gris qui se tait.
J’écoute la reine du soir
Ou bien le caïd du trottoir
Gueuler sur le type rangé
Et le type rangé fait le type rangé
En rangeant sa langue
Dans son histoire.
Les capitales
Changent les gens qui s’y installent,
J’ai peur de la couleur que tu prendras
Une fois là…
Mais si je tourne la tête.
Je vois que le bar s’est rempli,
Il faudrait que je mette
Mes idées au propre
Sur un bout de carton.
J’ai tellement de mal à terminer
Jusqu’au bout de carton.
Parce que ici tout est beau tout est vrai tout est chaud,
C’est rempli de types rangés
Et c’est pourtant là que je voudrais passer
Le reste de mon temps
Loin du parisien puant,
Qui répond pas quand tu lui parles
Ici chez nous on perd pas de temps.
Loin de la parisienne, cette jolie sirène, tellement fière de vivre ici
Qu’elle en oublie pourquoi elle vit.
En tout cas pas pour moi,
Ni pour les gens qui sont là
Dans ce petit bistrot en plein Paris,
Juste à côté de là où elle vit.
Batlik (Batlik 2004 « à brûle pour point ».)