L’esthète
Il existe un pays au-delà de l’océan
Avec un drapeau comme le nôtre
Bleu, blanc et rouge, au vent.
Bleu comme la mer
Blanc comme l’argent
Et rouge comme le sang
Qui coule de cet argent.
Pourtant les gens qui vivent là-bas
Sont tellement gentils,
Ils nous ont sauvé deux fois,
Bien merci
Mais pourquoi continuer
A êtres si charmants ?
Tous ces cadeaux, en 50 ans, non, vraiment.
Le Coca Cola
franchement fallait pas
Les films de pantins,
merci mais de rien.
d’un nouvel idéal,
Et bientôt le goût des armes ?
Non merci, mon général.
C’est peut-être pour mon bien,
Mais je refuse de me convertir
En un bon chrétien
Qui bouffe et puis qui tire
Sur le fils de son voisin
Parce qu’il à tué son propre fils,
Dans la cour des grands,
A cause du petit écran.
Pendant que des familles, perdent leurs enfants,
Leur pays apprend la paix au Proche-Orient.
Et pendant qu’un père, perd son fils
L’armurier du coin fait des bénéfices.
Quand on réfléchi à la naissance des
Etats-Unis, une chance pour le monde,
De fabriquer un nouveau pays,
On se demande pourquoi,
Ce melting-pot, n’a pas permis à tous ces potes
De devenir amis.
Peut-être parce que ce n’est pas si facile
De se faire des amis,
Dans une lutte pour la terre, le travail et la vie.
La terre appartient, à son propriétaire,
Le travail à celui qui lui donne sa vie,
Et la vie, alors à qui ?
A celui qui la gagne ou a celui qui là déjà gagné ?
Au self-made-man
Ou à celui qui n’a jamais rien fait ?
« Le sens de la vie était entièrement caché
par la solution du problème de se maintenir à flots »
Henry Miller est le père de ces mots ?
Dans l’huile bouillante du self-made-man qu’il a jeté du haut
De son échelle sociale.
Mélanger un peu de concurrence,
Avec un beau symbole
Chacun a sa chance.
Vous obtenez le goût du fric et de la démence.
Vous obtenez l’Amérique en transe.
Mais mon pays est-il meilleur que le leur ?
Bientôt la seul différence, sera le changement d’heure.
J’ai peur d’entendre un jour mon fils me dire :
« Papa t’aurais dû m’appeler Curtiz… »
J’ai peur de ne plus voir qu’une seule culture
Partout les mêmes enseignes
Et les mêmes devantures.
J’ai peur de voir en photo
Un buchman avec un beau bébé
Un beau sourire blanc
Et bout de Bic Mac coincé, entre les dents.
Mais comment moi, simple citoyen,
Je me protége du dollar américain ?
Du fou puritain qui pourrit son pays
Et qui pourrit la terre aussi
A force de pisser sur l’écologie.
Comment moi simple citoyen,
Je me protège de l’appel du gain ?
Devenir aussi riche qu’une tête d’affiche
Qui ta laisser dormir sous l’affiche
Deux ou trois bons à riens.
Lancer des slogans, vivre autrement
Vendre du bonheur et penser différent.
Mais que de lieux communs
Pour une chanson sans refrain.
L’américano-critique est devenu démagogique.
Et moi en chantant ça on me fera passer pour quoi ?
Un Bourgeois Bohème aux idées romantique c’est ça ?
Et pourtant le coca me donnes mal aux dents,
Mais sûrement pas autant
Que le gamin qui a vu ses parents
Au pied du mur, finie l’aventure
Pour que le profit profite
Au profiteur, videz les lieux vers 17 heures
Passer une semaine dans une famille sans salaire.
Passer quelques jours
En Afrique à gratter la terre.
Passer une minute, sur le cratère d’une bombe,
Et s’arrêter de parler 180 secondes.
Mais quand j’pense à
Duke Ellington ou Robert De Niro
Dans Jake La Motta.
Quand je ferme les yeux en écoutant
Nina Simone.
Je m’sens mieux car l’Amérique est là.
Avec ses plus grands esprits
Et ses plus belles voix
Ses idées nouvelles
Et ses histoires d’autrefois.
Alors je modère mon comportement
Et le doute prend la place de l’acharnement.
C’est souvent dans la fange des pays mal gouvernés
Qu’on trouve des anges
En humain incarnés.
Batlik (Batlik 2004 « à brûle pour point)